- AMATEURISME (sport)
- AMATEURISME (sport)AMATEURISME, sportNotion sur laquelle la plus grande partie du mouvement sportif est fondée et qui constitue un héritage de la conception éducative des collèges anglo-saxons en matière d’exercices physiques et de jeux. Dans les milieux populaires, on admettait sinon la rétribution des sportifs, du moins des récompenses en espèces.Le premier règlement définissant l’amateurisme date de 1886; il est marqué d’un esprit de ségrégation sociale assez net: «Est amateur, précise-t-il, tout gentleman qui n’a jamais pris part à un concours public ouvert à tout venant ou pour de l’argent provenant des admissions sur le terrain ou autrement, ou qui n’a jamais été, à aucune période de sa vie, professeur ou moniteur d’exercices de ce genre comme moyen d’existence, qui n’est ni ouvrier, ni artisan, ni journalier.» Lorsque, vers la même époque, le baron Pierre de Coubertin voulut restaurer les jeux Olympiques, il se trouva dans l’obligation, pour obtenir l’adhésion des pays anglo-saxons où le sport moderne était né, de reprendre ce principe, qui demeure une des bases de l’olympisme.Depuis lors, en ce qui concerne les athlètes d’élite, l’amateurisme intégral des origines n’est plus respecté que par une minorité. Des groupements professionnels se sont créés, dont les uns demeurent sous le contrôle de fédérations qui gèrent en même temps les amateurs et les professionnels (basket, football, boxe, etc.), et les autres restent indépendants, avec leurs propres promoteurs et souvent des règlements spécifiques (tennis, ski, etc.). Pour la grande majorité cependant, le profit tiré de la pratique sportive demeure occulte. Cette situation comporte une certaine hypocrisie, car les autorités sportives, qui finissent toujours par avoir connaissance de ces pratiques, ferment le plus souvent les yeux.Les efforts accomplis, en particulier pour l’accès au premier niveau du sport, par les pays socialistes, ont compliqué la situation. La plupart de ces pays ne reconnaissent pas le professionnalisme, mais encouragent l’athlète de valeur, de telle sorte que celui-ci tire un avantage important de son activité physique, la structure sociale favorisant, en outre, sa promotion par une formation sur tous les plans. Devant cette situation nouvelle, les autres nations cherchent des solutions permettant à leurs ressortissants de bénéficier de compensations matérielles correspondant au temps passé sur les stades et aux résultats obtenus.S’il est aujourd’hui évident que l’on ne peut plus accéder à un certain niveau sans consacrer au sport l’essentiel de son temps, les dirigeants des fédérations et du mouvement olympique s’efforcent néanmoins de freiner l’évolution. Ils estiment que le principe de l’amateurisme constitue une digue qui évite que le sport ne tombe sous la loi du profit et ne perde ainsi son caractère éducatif. Ils acceptent à la rigueur de servir une rétribution correspondant au «manque à gagner», c’est-à-dire de rembourser les heures prises sur le temps de travail habituel. Si imprécise que soit cette règle du manque à gagner, elle se traduit pour beaucoup (pour les skieurs en particulier) par la prestation d’un salaire réel qui est souvent important.«L’éternel problème de l’amateurisme», selon l’expression de Pierre de Coubertin, ne sera jamais résolu de façon satisfaisante, à moins que ne s’étende considérablement dans la société le temps alloué au loisir.
Encyclopédie Universelle. 2012.